| Version imprimable |
| Infertilité et Assistance Médicale à la Procréation en Afrique : étude rétrospective des résultats en FIV-ICSI dans un centre d’AMP au Gabon (Infertility and Assisted Reproductive Technologies in Africa: Retrospective Analysis of IVF-ICSI Outcomes in an ART Center in Gabon) | ||
Chaillou, Julia - (2025-04-30) / Universite de Rennes - Infertilité et Assistance Médicale à la Procréation en Afrique : étude rétrospective des résultats en FIV-ICSI dans un centre d’AMP au Gabon Langue : Français Directeur de thèse: Aperano-Mas, Raissa Thématique : Médecine et santé | ||
Mots-clés : Infertilité, AMP, FIV, ICSI, Afrique, Gabon, Stérilité, Procréation médicalement assistée, Fécondation in vitro , Injection intracytoplasmique de spermatozoïdes Résumé : L'infertilité est un problème de santé majeur affectant environ une personne sur six dans le monde, selon l'OMS. En Afrique, sa prévalence peut atteindre jusqu'à 30% des femmes en âge de procréer. L'impact psychosocial de l'infertilité est particulièrement marqué dans les pays du Sud, où les normes socioculturelles et les attentes familiales majorent les conséquences psychologiques et sociales. L'accès à l'assistance médicale à la procréation (AMP) est fortement inégal, en raison d'une offre limitée et de coûts élevés. Les études sur l'AMP en Afrique, et plus spécifiquement au Gabon, restent rares. Cette étude a pour objectif de décrire les caractéristiques sociodémographiques et cliniques des patients traités dans un centre d'AMP à Libreville, Gabon. Nous analyserons les facteurs d'infertilité, les spécificités de l'activité du centre, ainsi que les résultats en termes de réponse à la stimulation ovarienne, de taux de grossesse clinique et de naissance vivante. Matériels et méthodes : lI s'agit d'une étude descriptive rétrospective monocentrique, menée sur 8 ans de janvier 2016 à mars 2024. Les données ont été obtenues pour 296 couples suivis dans le service d'AMP du centre privé de Libreville au Gabon. Résultats: La durée moyenne de l'infertilité était de 6 ans, de nombreux couples avaient déjà entrepris des démarches d'AMP à l'étranger. La majorité des patients présentaient un niveau socio-économique élevé. L'infertilité était majoritairement secondaire dans 75% des cas. Les principales causes d'infertilité chez les femmes étaient d'origine tubaire (76%), tandis qu'un facteur d'infertilité masculine était retrouvé dans 46% des couples. La technique d'ICSI a été systématiquement réalisée. Le transfert d'embryons était bi-embryonnaire dans 90% des cas. En ICSI intraconjugale, le taux de grossesse clinique cumulé était de 45%, avec un taux de naissance vivante de 29% et un taux de grossesse multiple de 28%. En ICSI avec don d'ovocytes, le taux de naissance vivante cumulé était de 28%, et le taux de grossesse multiple atteignant 34%. Discussion et conclusion : Les infections sexuellement transmissibles (IST) jouent un rôle majeur dans l'infertilité, soulignant la nécessité de renforcer les stratégies de prévention. Les principales causes sont tubaires et masculines. Les résultats en ICSI sont cohérents avec la littérature internationale, bien qu'apparaissent certaines différences. L'utilisation majoritaire de l'ICSI en Afrique pourrait être réévaluée, de même que la stratégie de transfert bi-embryonnaire, qui bien que courante, présente un risque élevé de grossesses multiples, avec des complications associées en termes de morbidité et de mortalité maternele et néonatale. Une coopération entre les pays du Nord et du Sud, ainsi qu'entre les pays du Sud, centrée sur le partage des connaissances et la formation en médecine de la reproduction, devrait être encouragée afin d'améliorer l'offre de soins, et sa qualité et ainsi limiter la mobilité reproductive. Résumé (anglais) : Infertility is a major public health issue affecting approximately one in six individuals worldwide, according to the WHO. In Africa, its prevalence can reach up to 30% among women of reproductive age. The psychosocial impact of infertility is particularly pronounced in low- and middle-income countries, where sociocultural norms and family expectations amplify psychological and social consequences. Access to assisted reproductive technologies (ART) is highly unequal due to limited availability and high costs. Studies on ART in Africa, and specifically in Gabon, remain scarce. This study aims to describe the sociodemographic and clinical characteristics of patients treated at an ART center in Libreville, Gabon. We analyzed infertility factors, the specificities of the center’s activity, and outcomes including ovarian stimulation response, clinical pregnancy rates, and live birth rates. Materials and Methods : This was a retrospective, descriptive, single-center study conducted over eight years, from January 2016 to March 2024. Data were collected from 296 couples treated at a private ART center in Libreville, Gabon. Results : The average duration of infertility was 6 years, and many couples had previously sought ART abroad. Most patients had a high socioeconomic status. Infertility was secondary in 75% of cases. The main female infertility factor was tubal (76%), while a male factor was identified in 46% of couples. ICSI was systematically used. Embryo transfer involved two embryos in 90% of cases. In intraconjugal ICSI, the cumulative clinical pregnancy rate was 45%, with a live birth rate of 29% and a multiple pregnancy rate of 28%. In ICSI with oocyte donation, the cumulative live birth rate was 28%, with a multiple pregnancy rate of 34%. Discussion and Conclusion : Sexually transmitted infections (STIs) play a major role in infertility, highlighting the need to strengthen prevention strategies. Tubal and male factors were predominant. ICSI outcomes were consistent with international data, though some differences emerged. The widespread use of ICSI in Africa may need reconsideration, as well as the common practice of double embryo transfer, which carries a high risk of multiple pregnancies and associated maternal and neonatal morbidity and mortality. International collaboration focused on knowledge sharing and reproductive medicine training should be promoted to improve care availability, quality, and reduce reproductive mobility. Identifiant : rennes1-ori-wf-1-20855 | ||
| Exporter au format XML |