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Repérage des violences conjugales : recueil d’expériences, attitudes dans les soins et connaissances législatives : étude qualitative par focus groupes auprès de professionnels de santé du Morbihan (Identifying domestic violence: experiences, attitudes to care and legislative knowledge : qualitative focus group study of healthcare professionals in Morbihan) | ||
Marut, Fanny - (2024-03-13) / Universite de Rennes - Repérage des violences conjugales : recueil d’expériences, attitudes dans les soins et connaissances législatives : étude qualitative par focus groupes auprès de professionnels de santé du Morbihan Langue : Français Directeur de thèse: Leroy, Franck Thématique : Médecine et santé | ||
Mots-clés : Violences conjugales, vulnérabilité, cadre législatif, formation, Violence conjugale, Signalement des violences conjugales, Personnel médical, Vulnérabilité (psychologie) Résumé : Contexte et objectif : Les violences conjugales représentent un sujet de santé publique qui concerne certains acteurs médicaux de premier recours : les médecins généralistes, les gynécologues, les urgentistes et les sages-femmes. Le repérage et l’orientation des femmes victimes de violences conjugales sont des points essentiels. La pratique médicale sur ce sujet a été bouleversée par la Loi n° 2020-936 du 30 juillet 2020, qui porte une nouvelle exception au secret médical pour le signalement de faits de violences conjugales, qui peut être effectué par le professionnel de santé sans le consentement de la victime si elle est perçue comme étant en danger immédiat et sous emprise. Ce travail vise à recueillir les attitudes des professionnels en situations de soins lorsqu’ils prennent en charge des femmes victimes de violence, puis à cerner leur ressenti de ce nouveau cadre législatif. Méthode : Etude qualitative par focus groupes, auprès des professionnels de santé du Morbihan concernés par ce repérage. Constitution d’un échantillon raisonné, et réalisation de trois entretiens de groupes, jusqu’à saturation des données. Retranscription mot à mot du verbatim (avec anonymisation des données), puis analyse d’abord ouverte puis axiale et mise en évidence de grands thèmes qui déterminent les axes des résultats. Analyse de type phénoménologique. Résultats et discussion : 13 professionnels de santé ont participé à l’étude. Prédominance de femmes, avec seulement 2 hommes. Les soignants n’hésitent pas à adopter un discours franc envers les victimes, pour tenter de générer une prise de conscience. Ils sont vigilants aux vulnérabilités et agissent en conséquence. La nouvelle loi est méconnue et d'interprétation difficile, avec un questionnement éthique notable. Il existe, chez les professionnels de santé, une incapacité à raisonner pour transformer une situation médicale de soins en décision de droit. Le parcours judiciaire est perçu comme évoluant favorablement pour accompagner les changements législatifs, avec en particulier un meilleur accueil des victimes par les personnels de police-gendarmerie. Il existe un manque criant de formation des professionnels de santé, notamment chez les libéraux qui sont isolés pour répondre aux besoins des victimes. Nécessité de faire évoluer les modalités de formation des jeunes professionnels et étayer le réseau pour limiter l’isolement des soignants face à ces situations difficiles. Résumé (anglais) : Context and objective : Domestic violence is a public health issue that concerns a number of primary care physicians: general practitioners, gynecologists, emergency physicians and midwives. Identifying and referring women who are victims of domestic violence is essential. Medical practice on this subject has been turned upside down by Law no. 2020-936 of July 30, 2020, which makes a new exception to medical confidentiality for the reporting of acts of domestic violence, which can be carried out by the healthcare professional without the victim's consent if she is perceived to be in immediate danger and under control. The aim of this study was to gather information on the attitudes of professionals in care situations when dealing with women who are victims of violence, and to determine how they feel about this new legislative framework. Method : Qualitative focus-group study with Morbihan healthcare professionals involved in this identification process. A purposive sample was selected, and three group interviews were carried out until the data were saturated. Verbatim transcription (with data anonymization), followed by an open-ended analysis, then an axial analysis, highlighting major themes that determine the axes of the results. Phenomenological analysis. Results and discussion : 13 healthcare professionals participated in the study. Predominantly female, with only 2 men. Caregivers do not hesitate to speak frankly to victims, in an attempt to generate awareness. They are alert to vulnerabilities and act accordingly. The new law is poorly understood and difficult to interpret, with significant ethical questioning. Among healthcare professionals, there is an inability to reason through a medical care situation into a legal decision. The judicial system is perceived to be evolving favorably to keep pace with changes in legislation, with police and gendarmerie personnel in particular taking better care of victims. There is a crying lack of training for healthcare professionals, particularly for private doctors, who are isolated from the needs of victims. There is a need to develop training methods for young professionals, and to support the network in order to limit the isolation of caregivers in these difficult situations. Identifiant : rennes1-ori-wf-1-19227 |
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