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| « Changer le monde ! »
La conversion des travailleurs sociaux à l’approche centrée sur le rétablissement dans le secteur de l’hébergement social à Paris
("Changing the world!". Social worker's conversion to recovery-focused approach in the Paris housing sector.) | ||
Seguin, Mathias - (2023-12-20) / Université de Rennes - « Changer le monde ! » La conversion des travailleurs sociaux à l’approche centrée sur le rétablissement dans le secteur de l’hébergement social à Paris Langue : Français Directeur de thèse: Martin, Claude; Aguilera, Thomas Laboratoire : Arènes (Rennes) Ecole Doctorale : Espaces, Sociétés, Civilisations Thématique : Sciences sociales, sociologie, anthropologie | ||
Mots-clés : Rétablissement, Changement institutionnel, Circulations, Travail social, Conversion, Travail social, Institutions sociales, Centres d'hébergement et de réinsertion sociale Résumé : Généralement qualifié par ses adeptes de révolution sociale, le modèle du rétablissement circule en France depuis les années 2010. Parent proche du développement personnel, prescrivant la recherche prioritaire du bien-être aux patients souffrants de troubles psychiques, il s’est diffusé et hybridé pour s’implanter au sein du secteur de l’action sociale. Cette thèse montre comment ce modèle, fondé sur un rejet des formes institutionnelles de la relation d’aide et concourant à l’effritement des ressources discrétionnaires d’autonomie professionnelle, a paradoxalement été saisi et approprié par un segment du groupe professionnel des travailleurs sociaux. À partir d’une enquête ethnographique de quatre années au sein d’un Centre d’hébergement et de réinsertion sociale parisien, cette thèse démontre que si le rétablissement a été réceptionné par les travailleurs sociaux - au point de revendiquer une nouvelle identité professionnelle – c’est moins en raison des idées qu’il véhicule que du fait de sa logique sociale de circulation, constituée à la manière d’une carrière sociale de conversion religieuse. Dans le contexte d’un secteur d’action publique en proie à une crise d’utilité et de légitimité, le modèle du rétablissement s’illustre par la structuration d’une communauté interprofessionnelle imbriquée, centrée sur la croyance en la capacité salvatrice de sa mise en pratique, accordant à ses membres de nouvelles formes de ressources, valorisées et valorisantes, en marge de celles octroyées par leur appartenance institutionnelle et professionnelle. Résumé (anglais) : Generally described by its proponents as a social revolution, the Recovery model has been circulating in France since the 2010s. Close to personal development, prescribing that patients suffering from mental disorders should give priority to their well-being, it has spread and hybridized to take root in the social work sector. This thesis shows how this model, based on a rejection of institutional forms of the helping relationship, and contributing to the erosion of discretionary resources of professional autonomy, has paradoxically been seized upon and appropriated by a segment of the professional group of social workers. - to the point Based on a four-year ethnographic study of a Parisian Residential and social rehabilitation center, this thesis shows that if recovery has been accepted by social workers of claiming a new professional identity - it is less because of the ideas it conveys than because of its social logic of circulation, constituted in the manner of a social career of religious conversion. In the context of a public action sector in the throes of a crisis of utility and legitimacy, the recovery model is illustrated by the structuring of an interlocking inter-professional community, centred on the belief in the saving power of putting it into practice, granting its members new forms of resources, valued and valorizing, on the bangs of those granted by their institutional and professional affiliation. Identifiant : rennes1-ori-wf-1-18911 | ||
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