Description des grossesses des femmes migrantes primo-arrivantes suivies au sein du Réseau Louis Guilloux à Rennes (Description of the pregnancies of newcomers migrant women followed in the Louis Guilloux Network in Rennes) | ||
Dessaint, Lucile - (2017-01-04) / Universite de Rennes 1 - Description des grossesses des femmes migrantes primo-arrivantes suivies au sein du Réseau Louis Guilloux à Rennes Langue : Français Directeur de thèse: Leroy, Hélène Thématique : Médecine et santé | ||
Mots-clés : Femmes migrantes, Grossesse, Précarité, Violence , Immigrées, Grossesse--Complications , Exclusion sociale, Pauvreté, Femmes victimes de violence Résumé : Contexte Dans différents pays d'immigration, la santé reproductive des femmes migrantes est moins bonne que celle des femmes de la population générale. D'après les données de l'enquête nationale confidentielle sur les morts maternelles (ENCMM), le risque de décès maternel en 2008 en France était plus important chez les femmes étrangères (OR=2). Méthodologie Il s’agit d’une étude de cohorte rétrospective. Les femmes enceintes migrantes primo-arrivantes suivies au sein du Réseau Louis Guilloux entre 2008 et 2015 ont été incluses exhaustivement. Les données étaient recueillies au sein du Réseau Louis Guilloux et du CHU de Rennes. Une analyse descriptive de leurs grossesses a été réalisée puis, via une comparaison de pourcentages en sous-groupes, l’impact de certaines variables sur les issues et complications de la grossesse a été évalué. Résultats A leur arrivée en France, 60% des 212 femmes migrantes étaient demandeuses d’asile, un peu plus de la moitié (55%) d’entre elles étaient sans domicile fixe, et leurs droits n'étaient pas ouverts dans 43% des cas. Un tiers des grossesses avaient débuté avant l'arrivée en France. Les femmes enceintes migrantes à Rennes avaient recours à l'IVG plus tardivement que les femmes en France (9,3 SA versus 8,4 SA). On retrouvait parmi celles-ci une forte proportion de mineures (p=0,011), le recours répété à cette intervention et un antécédent de violences subies (p=0,007). Pour les grossesses menées à terme, le suivi prénatal était sous optimal (60% avaient réalisé les 3 échographies recommandées par la HAS). Comparé à la population de l'enquête nationale périnatale de 2010, les femmes étaient plus fréquemment hospitalisées (25% versus 19%, NS), accouchaient plus souvent prématurément (8% vs 5,5%, NS), présentaient plus de déchirures périnéales (55% vs 43%, NS), avaient une prévalence plus importante d'hémorragies de la délivrance (10% vs 4%, NS). Il était constaté une disparité significative (p=0,034) selon l'origine géographique concernant la pratique de la césarienne, allant de 8% des accouchements chez les Européennes à 27,5% chez les Africaines originaires d'Afrique Sub-saharienne. Cinq pour cent des nouveaux-nés présentaient des malformation congénitales. Conclusion Les spécificités selon l'origine géographique, la précarité des femmes migrantes soulignent la complexité des phénomènes populationnels à laquelle doit répondre le système de soin actuel. Résumé (anglais) : Context In various immigration countries, the reproductive health of migrant women is not as good as that of women in the general population. According to data from the ENCMM, the risk of maternal death in 2008 in France was higher among foreign women (OR = 2). Method This is a retrospective cohort study. Pregnant migrant newcomers attending the Louis Guilloux Network between 2008 and 2015 were included exhaustively. The data was collected within the Louis Guilloux Network and the Rennes University Hospital. A descriptive analysis of their pregnancies was carried out and, through a comparison of percentages in subgroups, the impact of certain variables on pregnancy outcomes and complications was assessed. Results When they arrived in France, 60% of the 212 migrant women were seeking asylum, just over half (55%) were homeless, and 43% of them had no health insurance. One third of the pregnancies had started before arriving in France. Pregnant migrant women in Rennes resorted to abortion later than women in France (9.3 SA versus 8.4 SA). These included a high proportion of minors (p = 0.011), repeated use of this intervention, and a history of violence (p = 0.007). For full-term pregnancies, prenatal follow-up was sub-optimal (60% had the 3 ultrasounds recommended by the HAS). Compared to the 2010 national perinatal survey population, the women were more likely to be hospitalized (25% versus 19%, NS), delivered more often prematurely (8% vs 5.5%, NS), had more perineal tear (55% vs 43%, NS) had a higher prevalence of delivery hemorrhage (10% vs 4%, NS). There was a significant disparity (p = 0.034) depending on the geographical origin of the caesarean section, ranging from 8% of deliveries in European women to 27.5% among African women from Sub-Saharan Africa. Five percent of the newborns had congenital malformations. Conclusion The specificities according to geographical origin and the precarious situation of migrant women underline the complexity of the population-based phenomena to which the current care system must respond. Identifiant : rennes1-ori-wf-1-9153 |
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