Une théorie critique pour l'Anthropocène (A critical theory for the Anthropocene) | ||
Wallenhorst, Nathanaël - (2020-02-06) / Universite de Rennes 1, Université de Lausanne - Une théorie critique pour l'Anthropocène Langue : Français Directeur de thèse: Lambert, Frédéric; Arnsperger, Christian Laboratoire : Institut du droit public et de la science politique Ecole Doctorale : Droit et Science Politique Thématique : Science politique | ||
Mots-clés : Anthropocène, Conception arendtienne du politique, Théorie critique, Aventure humaine, Mutation anthropologique, Citoyenneté conviviale, Convivialisme, Anthropocène, Philosophie politique, Nature -- Effets de l'homme, Convivialisme Résumé : L’Anthropocène, qui signifie la modification de nature anthropique des conditions d’habitabilité de la Terre de façon durable, met en exergue combien la modernité est marquée par une hégémonie économique, au détriment du politique. Les conceptions de l’action politique en Anthropocène sont en tension entre un désir d’accomplissement du projet prométhéen de la modernité et une approche postprométhéenne ; l’Anthropocène confronte l’humanité à une krisis anthropologique à traverser. Ce travail explore l’idée d’une consolidation du politique nécessitant une mutation anthropologique à partir d’un « entre nous postprométhéen », au fondement de la capacité à agir ensemble. La pensée politique de la condition humaine développée par Hannah Arendt est investie ici comme une ressource pour penser l’humanité à partir de la notion d’aventure humaine constituée de trois dimensions : l’hybris, le monde et la coexistence renvoyant respectivement à la logique de profit de l’homo oeconomicus, à la logique de responsabilité de l’homo collectivus et à la logique de l’hospitalité de l’homo religatus. Le geste intellectuel et politique esquissé dans ce travail s’inscrit dans le prolongement de la théorie critique : dans un même mouvement il est proposé une critique de ce qui pose problème dans notre rapport au monde et une proposition de dépassement ayant pour finalité une transformation sociale. Le geste proposé est celui d’un soulèvement et d’une consolidation anthropologique du politique à partir de la vitalisation permise par le partage d’une convivialité entre humains et avec le non humain. L’identification du convivialisme comme paradigme éducatif pour traverser l’Anthropocène est la matérialisation d’une nécessaire raison d’espérer en dépit de cet héritage de l’Anthropocène. La théorie critique proposée tente d’articuler les fonctions de résistance, de critique et d’utopie. Il importe de tenir dans l’opposition (résistance) à partir de ce qui est identifié comme problématique (critique) pour que l’avenir espéré puisse advenir (utopie). Cette théorie critique pour l’Anthropocène mobilise, en plus de la pensée arendtienne, les pensées politiques de plusieurs auteurs contemporains dont notamment Maurice Bellet, Hartmut Rosa, Andreas Weber, Dominique Bourg, Christian Arnsperger, les auteurs d’un ensemble de manifestes politiques paru ces dernières années, ainsi que les convivialistes autour d’Alain Caillé, Corine Pelluchon ou François Flahault. Résumé (anglais) : The Anthropocene, which means the anthropogenic modification of the Earth’s habitability conditions in a lasting way, highlights the extent to which modernity is marked by economic hegemony, to the detriment of politics. The conceptions of political action in Anthropocene are in tension between a desire to accomplish the Promethean project of modernity and a post-promethean approach. The Anthropocene confronts humanity with an anthropological krisis to cross. This work explores the idea of an anthropological mutation of political consolidation from a “post-promethean between us”, at the foundation of the capacity to act together. The political thinking of the human condition developed by Hannah Arendt is invested here as a resource for thinking about humanity based on the notion of human adventure made up of three dimensions: the hybris, the world and coexistence referring respectively to the logic of profit of the homo oeconomicus, the logic of responsibility of the homo collectivus and the logic of the hospitality of the homo religatus. The intellectual and political gesture outlined in this work is an extension of the critical theory: in the same movement a critique of what poses a problem in our relationship to the world and a proposal for surpassing ourselves with the aim of social transformation are proposed. The proposed gesture is that of an uprising and an anthropological consolidation of politics based on the vitality made possible by the sharing of a conviviality between humans and with the non-human. The identification of conviviality as an educational paradigm to cross the Anthropocene is the materialization of a necessary reason for hope despite this inheritance of the Anthropocene. The critical theory proposed attempts to articulate the functions of resistance, criticism and utopia. It is important to remain in opposition (resistance) based on what is identified as problematic (critical) so that the hoped-for future can come (utopia). This critical theory for the Anthropocene mobilizes, in addition to the Arendtian thinking, the political thinking of several contemporary authors including Maurice Bellet, Hartmut Rosa, Andreas Weber, Dominique Bourg, Christian Arnsperger, the authors of a set of political manifestos published in recent years, as well as the convivialists around Alain Caillé, Corine Pelluchon or François Flahault. Identifiant : rennes1-ori-wf-1-12895 |
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